Turquie : Istanbul, ville aux mille minarets, les mosquées incontournables
Lors de mon voyage à Istanbul, j’ai vite compris pourquoi on la surnomme la ville aux mille minarets. À chaque coin de rue, une mosquée s’élève, rappelant l’histoire millénaire de cette cité à cheval entre l’Orient et l’Occident. Certaines sont mondialement connues, comme la majestueuse Mosquée Bleue ou l’emblématique Sainte-Sophie que j’ai mentionné dans l’article du quartier de Sultanahmet et ses incontournables. D’autres se font plus discrètes et séduisent par leur atmosphère paisible et leur beauté cachée.
Entre l’appel à la prière qui résonne dans les rues et la beauté des coupoles qui se dessinent à l’horizon, j’ai eu l’impression de plonger dans un décor à la fois spirituel et architectural. Dans cet article, je t’emmène à la découverte de quelques-unes des mosquées qui m’ont le plus marquée durant mon séjour à Istanbul.
La mosquée Süleymaniye, majesté et sérénité
Dominant la colline la plus haute d’Istanbul, la mosquée Süleymaniye est l’un des plus beaux chefs-d’œuvre de l’architecte Sinan, construite au XVIᵉ siècle pour le sultan Soliman le Magnifique. Moins fréquentée que la Mosquée Bleue, elle dégage une atmosphère paisible et grandiose à la fois. Son immense cour à arcades, ses jardins et sa silhouette élégante la rendent impressionnante sans jamais paraître écrasante. À l’intérieur, la lumière douce qui traverse les vitraux illumine un espace vaste et harmonieux, invitant au recueillement.
Autour de la mosquée se trouve un cimetière où reposent non seulement de nombreux fidèles mais aussi des figures historiques. Les mausolées de Soliman le Magnifique et de son épouse attirent particulièrement l’attention. Leurs tombeaux richement décorés témoignent de la grandeur de l’époque ottomane. Se promener dans ce cimetière, c’est ressentir un mélange de solennité et de sérénité, loin de l’agitation des quartiers voisins.
L’un des grands charmes de Süleymaniye, c’est aussi la vue panoramique qu’elle offre. Depuis ses jardins en terrasse, on peut admirer la Corne d’Or, le Bosphore et les toits d’Istanbul qui s’étendent à perte de vue. Au coucher du soleil, les teintes dorées se reflètent sur l’eau et offrent un spectacle inoubliable. C’est un endroit parfait pour faire une pause, contempler la ville et sentir toute son âme.
Saint-Sauveur-in-Chora, joyau byzantin au cœur d’Istanbul
Parmi les trésors cachés d’Istanbul, Saint-Sauveur-in-Chora, aujourd’hui connue sous le nom de mosquée Kariye, occupe une place toute particulière. Située un peu à l’écart des circuits touristiques traditionnels, elle fascine par son histoire mouvementée et par la beauté incomparable de ses mosaïques.
Les origines de l’édifice remontent au Ve siècle, mais c’est surtout au XIVᵉ siècle qu’il acquiert son aspect actuel grâce à une restauration menée par Théodore Métochitès, haut dignitaire byzantin. Il fait recouvrir murs et plafonds de mosaïques et fresques éclatantes, considérées aujourd’hui comme l’un des sommets de l’art byzantin tardif. On y retrouve des scènes bibliques magnifiquement détaillées et illuminées de fonds dorés.
Après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, le bâtiment reste encore quelque temps église, avant d’être converti en mosquée. Contrairement à d’autres monuments, les mosaïques ne sont pas détruites, mais recouvertes de chaux ou de panneaux, ce qui a paradoxalement permis leur conservation.
En 1945, l’édifice est désacralisé et transformé en musée. De longues campagnes de restauration dévoilent alors à nouveau ses trésors byzantins, qui deviennent accessibles au public pendant plus de 70 ans. En 2020, un décret présidentiel annonce sa reconversion en mosquée, et après plusieurs années de travaux, elle rouvre officiellement au culte musulman en mai 2024.
Si tu te demandes si les mosaïques sont encore visibles depuis cette transformation, la réponse est oui. La majorité des mosaïques restent accessibles. Seules certaines œuvres situées dans la nef sont dissimulées par des rideaux amovibles pendant les prières, mais elles demeurent visibles en dehors des moments de culte. Ainsi, Saint-Sauveur-in-Chora reste l’un des rares lieux au monde où l’on peut admirer un tel ensemble d’art byzantin dans un contexte musulman vivant.
Autres mosquées à ne pas manquer
En flânant dans Istanbul, il est impossible de ne pas tomber sous le charme d’autres mosquées emblématiques. La mosquée Rüstem Pacha par exemple est célèbre pour ses carreaux d’Iznik aux motifs floraux et géométriques d’une finesse incroyable. Un petit bijou caché derrière les échoppes animées du bazar !
À quelques pas du pont de Galata, la mosquée Neuve (Yeni Camii) accueille les voyageurs avec sa silhouette élégante et ses coupoles superposées, dominant l’entrée du quartier d’Eminönü.
Enfin, au bord du Bosphore, la mosquée Ortaköy attire autant par son architecture baroque ottomane que par son emplacement exceptionnel, offrant une vue de carte postale avec le pont du Bosphore en arrière-plan.
Et toi, connais-tu d’autres mosquées qui mériteraient d’être découvertes ?
Voyages effectués en octobre 2014 et février 2023
Où se trouve Istanbul ?
Istanbul s’étend sur les rives asiatique et européenne du Bosphore, qui sépare l’Asie de l’Europe, et relie la mer Noire à la mer de Marmara.
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