Ethiopie : Aksoum et la région du Tigray
Après l’incroyable traversée du désert Danakil (à relire étape une, deux et trois) et son incroyable fournaise, l’aventure continue sur les hauts plateaux éthiopiens et particulièrement dans la région du Tigray (Tigré). Nous nous trouvons alors à Mekele, la capitale de la région située à 2060 m d’altitude. C’est une ville moyenne d’environ 170’000 habitants et il y fait bien plus frais.
Découverte des églises rupestres du Tigray
Nous quittons Mekele pour Adigrat, la deuxième grande ville de la région du Tigray. Sur les hauts plateaux, c’est le temps des moissons et les zébus battent le teff, l’ingrédient de base de l’injera, une sorte de grande crêpe caractéristique de la cuisine éthiopienne. Il y a également beaucoup de cactus dans ce territoire aride. La dernière grande famine du pays (1984 – 1985) qui a tué un million de personnes a sévi particulièrement dans cette région ainsi que dans le sud.
La région du Tigay est parsemée d’églises rupestres. Il y en a des centaines. Elles sont creusées dans les parois des montagnes. Une fois passés le village de Negash, nous nous arrêtons pour un petit trek afin de visiter deux de ces églises si particulières. Nous visitons l’église Petros & Paulos, en partie excavée et en partie construite en bois, suspendue à la paroi et dont la montée est un peu périlleuse.
A 20 min à pied se trouve l’église Mikael Milhaizengi, qui daterait du huitième siècle. On y entre par deux entrées dans le rocher. Belles peintures murales à voir pendant que le prêtre récite des versets… Nous sommes plongés dans une véritable ambiance Biblique, on rajeunit de 2000 ans en quelques secondes.
Nous reprenons la route jusqu’à Adigrat, près de la frontière érythréenne, où nous passons la nuit.
Visite d’Aksoum, capitale religieuse de l’église éthiopienne orthodoxe
La prochaine étape de notre voyage est Aksoum (Axoum), la capitale religieuse de l’église éthiopienne orthodoxe. C’est également le berceau d’une des plus importantes civilisations de l’histoire du pays. Le site archéologique de la ville est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1980.
En chemin, nous nous arrêtons au temple de Yeha, considéré comme le plus ancien monument du pays et qui daterait du Ve siècle avant Jésus-Christ. On y trouve également un monastère orthodoxe et le prêtre des lieux nous montre quelques anciens manuscrits à peaux de chèvres.
Aksoum abrite de nombreux sites historiques. On commence par visiter le champ des stèles dont la plus grande (33 mètres) est couchée et cassée en plusieurs morceaux. Elle se serait brisée lors de son érection en raison de fondations insuffisantes pour ses 400 tonnes. Les archéologues ignorent encore aujourd’hui comment ces énormes blocs de granit ont pu être érigés à cet endroit.
Nous visitons ensuite la tombe du roi Remhai ou « tombe de la fausse porte ». Elle contient un sarcophage de pierre d’un seul bloc qui résonne étrangement, comme s’il était creux.
Nous allons ensuite voir les églises Sainte-Marie-de-Sion, l’ancienne et la nouvelle (l’ancienne est interdite aux femmes). Entre les deux édifices se dresse une étrange petite chapelle qui est censée héberger la légendaire Arche de l’Alliance gardée par un homme reclus à vie dans l’édifice. Tout cela est invérifiable car personne ne peut y entrer.
L’après-midi, nous nous rendons sur une colline au tombeau des rois Kaleb et Gabra Masqal qui contient trois sarcophages. En redescendant on nous montre encore une étonnante pierre gravée en trois langues – grec, guèze et sabéen – connue sous le nom de « pierre d’Ezana » et haute de 2,5 mètres. L’inscription de la stèle relate une bataille contre les ennemis du royaume et met en garde celui qui voudrait se débarrasser de l’édifice… Personne n’a voulu prendre le risque de la déplacer, elle se trouve donc toujours à l’endroit de sa découverte en 1981 par un agriculteur.
Enfin, on se rend encore aux ruines du palais de Dungur. Ce palais est connu localement pour avoir été celui de la Reine de Saba. Devant ce palais se trouve un autre champ de stèles, dont la plus grande, couchée, est attribuée à la célèbre souveraine, mère de Ménélik.
A suivre ⇒ En route pour Le parc national des montagnes du Simien
Voyage effectué en décembre 2008
Où se trouve Aksoum et la région du Tigray ?
Aksoum et la région du Tigray se trouve au nord de l’Ethiopie. Le chef-lieu est Mekele et compte environ 170’000 habitants.
Salut Pascal,
Je dois bien avouer qu’Aksoum m’avait plutôt déçue en fait. Ça n’était pas déplaisant comme lieu, mais je m’étais tapé je ne sais plus combien d’heures de bus depuis Gonder et avais sans doute mis la barre un peu trop haute quant à mes attentes.
Le Tigray par contre, je n’y suis pas allé, faute de temps, mais ça a l’air chouette. Tu es allé également à Lalibela ? Si oui, c’est comparable ?
Salut Laurent,
oui, tu as raison, Aksoum a une histoire très riche et un patrimoine exceptionnel mais il n’est pas toujours très bien mis en valeur.
Si c’était à refaire, je passerais un ou deux jours de plus pour visiter les églises du Tigray. C’est différent de Lalibela (oui, j’y suis allé) où les églises sont regroupées au même endroit. Dans le Tigray elles sont dispersées et il est nécessaire de marcher pour les visiter. Et il n’y a aucuns touristes… ou très peu.
Elles sont souvent à flanc de montagne et après avoir vu quelques autres photos de la région (par exemple l’église Abuna Yemata Guh), je me dis que ça doit être une grande aventure de visiter les églises les plus reculées.
Sinon, dans le coin, il y a aussi le monastère de Debre Damo qui doit valoir le coup. Mais comme les femmes ne peuvent pas y aller et que je n’étais pas au mieux (enfin plutôt mon estomac…) j’ai renoncé à m’y rendre.
Tres belles photos avec les vues magnifiques!
Bon week-end !
Photographe Gil Zetbase